« C’est la hantise de l’homme et le désir de l’homme de laisser une trace indélébile
de son éphémère passage sur cette terre qui donnent naissance à l’art. » Brassaï

 

Exposition Ephémère d’Artistes au Bastille Design Center

L’Exposition Ephémère du Bastille Design Center réunira, du 7 au 10 Novembre 2012, près de 70 plasticiens qui nous dévoileront leur vision de l’éphémère, dans un parcours sensuel et poétique…

 

—-> Brassaïpseudonyme de Gyula Halász, né le 9 septembre 1899 à Brașov (hongrois: Brassó – ville alors austro-hongroise et rattachée à la Roumanie depuis) et mort le 8 juillet 1984 à Nice (Alpes-Maritimes), était unphotographe français d’origine hongroise, et aussi dessinateur, peintre, sculpteur et écrivain.

Après PIGMENTS GOURMANDS /PIGMENTS VIOLENTS en 2011,
nous vous présentons cette année, de nouveau au Bastille Design Center,
éphémères
La Chaîne et la Plume ! Un nouveau couple éphémère pour une rencontre de quatre jours !
Cette plume, délicatement venue se poser sur une chaîne marine rouillée par le sel
et les embruns, illustre, telle une métaphore, différentes facettes de l’éphémère….
«La plume dit sa légèreté ; duvet, mollesse, paresse, art d’écrire, nouvelles du jour, souvenirs
qui s’effaceront bientôt : c’est le symbole de l’amour qui meurt, des bonheurs éphémères…»
Ce noeud de chaîne rouillée, lien brisé entre deux extrêmes, désigne l’obsolescence
des matériaux, l’étrange beauté des pigments des fresques en osmose avec le crépi des murs ;
elle évoque ainsi la disparition certaine des civilisations, leur grandeur et leur décadence,
la déliquescence des choses, le tangible devenant sable…
et par là-même l’orgueil, la vanité humaine, l’inéluctable destin, le caractère éphémère de l’existence.
Mais de ce duo antinomique naît l’instant suspendu, irréel, magique, fragile équilibre en apesanteur
qu’un zéphyr subtil ou un souffle de lumière fera danser tel un papillon éphémère !
Et toujours, laissons rêver nos perpétuelles velléités créatives et donnons la parole…
aux 70 artistes plasticiens de cette exposition !
Christian Rouchouse
Président d’Artistes à la Bastille

 

« Le but même de l’art étant d’immortaliser l’éphémère. » Dominique Fernandez

« C’est la hantise de l’homme et le désir de l’homme de laisser une trace indélébile
de son éphémère passage sur cette terre qui donnent naissance à l’art. » Brassaï

 

L’éphémère, c’est un feu d’artifice, un temps suspendu, une impression fugitive.
Pour nous les artistes, c’est le moment de sentir, de saisir, de retenir ces instants
où l’œuvre surgit et s’impose.
Un temps fragile, jamais gagné, sans cesse à reprendre, mais ô combien délicieux !
La quête de l’intensité pousse à toujours aller plus loin, plus fort.
Et tant pis si l’enchantement ne fut qu’un brasier vite éteint, puisque toujours
on peut rallumer en nous le feu créateur.
Crépitements, embrasements, équilibres, déséquilibres, fragilités, déliquescences ;
papier, toile, photo, film, bois, pierre, (et tous les autres matériaux…) ; tels sont nos éphémères.
A vous de les goûter !
Elli Drouilleau
…Cette amphibolie entraîne avec elle cette tension, donc ce lien entre le jeu du temps et celui
d’un espace plastique œuvrant entre devenir prometteur et devenir usé.
L’immobile ici ne fige pas, il permet l’évocable (sans vocable) de sa paradoxale instabilité.
L’éphémère est à ce titre ce que dit son échelle de temps (les pyramides de Gizeh sont moins
éphémères que la feuille d’arbre – ou la plume – mais plus que les bras galactiques).
Nous passons notre vie à mourir.
L’ éphémère est donc l’intention d’une note, une note de «passage», note qui tinte,
trébuche et évolue, note tré-passante pour une autre, avec cette espérance (fugace)
d’une musicalité, si la musique est , comme le disait Furtwängler, ce qui se passe entre deux notes.
Cet éphémère est donc ici tout à la fois un lien et un passage.